Frank Bowling: Collage

Frank Bowling: Collage
Frank Bowling, Water, 2024, acrylique, gel acrylique et objets trouvés sur toile avec marouflage, 193,7 x 280 x 6,4 cm / 76 1/4 x 110 1/4 x 2 1/2 in. Photo : Alex Delfanne © Frank Bowling. Tous droits réservés, DACS 2025 Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Hauser & Wirth
Dernière mise à jour:

Frank Bowling: Collage
22 mars 2025 – 26 mai 2025
Hauser & Wirth Paris
26 bis rue François 1er
75008 Paris, France

Frank Bowling. Collage, première exposition personnelle de l’artiste en France, explore le collage à la fois comme outil conceptuel et technique plastique au cœur de la pensée et de la pratique de Bowling. L’exposition réunit des œuvres réalisées depuis le début des années 2000 jusqu’à aujourd’hui – à 90 ans, l’artiste continue de peindre chaque jour dans son atelier londonien.

Le point de départ de l’exposition se manifeste dans quatre nouvelles toiles monumentales présentées au rez-de-chaussée, chacune composée de multiples panneaux de toile collés. Ces œuvres – dont Skid (2023), haute de 4,4 mètres – marquent un retour affirmé à l’usage du collage et du marouflage, qui constituent depuis longtemps un élément structurant de sa démarche artistique. L’exposition est accompagnée d’un programme académique destiné à approfondir les enjeux critiques liés à cette pratique.

Frank Bowling: Collage
Frank Bowling, Skid, 2023, acrylique, gel acrylique et objets trouvés sur toile collée avec marouflage, 442,4 x 336,5 x 5,4 cm / 174 1/8 x 132 1/2 x 2 1/8 in.
Photo : Anna Arca
© Frank Bowling. Tous droits réservés, DACS 2025
Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Hauser & Wirth

L’attirance de Bowling pour le collage trouve en partie ses origines dans sa découverte des gouaches découpées de Matisse, à la fin des années 1950, puis lors de la rétrospective du MoMA à New York en 1992. Dans un article pour Modern Painters (hiver 1999), il cite L’Escargot (1953) de Matisse comme l’œuvre ayant le plus influencé sa vision. Il lui rend hommage à travers plusieurs pièces, dont Back to Snail (2000), qui réinterprètent le motif en spirale avec une liberté formelle singulière.

Dès les années 1960, Bowling explore le collage comme concept. Il écrivait à l’époque: « Je voulais rassembler toutes ces choses disparates – la couleur, les maniérismes, les lieux de peinture, ce fandango de styles – et créer une œuvre forte, entre peinture, sculpture et architecture, une forme nouvelle. »

Les œuvres présentées montrent aussi l’évolution de son usage des objets trouvés. Depuis les années 1980, Bowling intègre dans ses toiles des matériaux hétéroclites – jouets d’enfants, dispositifs médicaux, sacs plastiques. Dans Skid, on trouve notamment des éléments découpés dans un sac médical, un tube en plastique, des cordelettes, des bandes de toile. Ces fragments du quotidien, souvent porteurs de résonances personnelles, deviennent des éléments autobiographiques, incrustés dans la surface picturale, dialoguant avec les coulures translucides d’acrylique et les textures en relief.

« J’ai envie de jeter des débris dans la peinture et de les voir nager, se poser. Ça me donne l’impression d’atteindre une vision globale de ce que j’ai traversé dans la vie. » — Frank Bowling

Frank Bowling: Collage
Frank Bowling, Back to Snail, 2000, acrylique, gel acrylique sur toile avec marouflage, 40,7 x 34 x 4 cm / 16 x 13 3/8 x 1 5/8 in.
Photo : Alex Delfanne
© Frank Bowling. Tous droits réservés, DACS 2025
Avec l’aimable autorisation de l’artiste et de Hauser & Wirth

À propos de Frank Bowling

Sir Frank Bowling OBE RA, né en 1934 en Guyane, est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres vivants. Arrivé à Londres en 1953, il sort diplômé du Royal College of Art en 1962 avec la médaille d’argent en peinture. Dès le début des années 1960, il s’impose sur la scène artistique londonienne, mariant figuration, symbolisme et abstraction dans un langage singulier.

En 1966, il s’installe à New York, où son engagement moderniste s’intensifie. Il oriente sa recherche vers la matière, le processus et la couleur, abandonnant progressivement toute figuration. Sa série iconique des Map Paintings (1967–71), où apparaissent les continents en pochoir (Amérique du Sud, Afrique, Australie), marque ce tournant. En 1971, il expose six de ces œuvres majeures au Whitney Museum of American Art.

De 1973 à 1978, Bowling expérimente la notion d’accident contrôlé avec ses Poured Paintings, réalisés en versant la peinture depuis deux mètres de haut.

Expositions récentes :

  • Mappa Mundi (2017–2019) – exposition itinérante internationale
  • Frank Bowling: Retrospective – Tate Britain, 2019
  • Frank Bowling: Americas (2022–2023) – de MFA Boston à SFMOMA

En 2022, il reçoit le Wolfgang Hahn Prize, récompensant des artistes contemporains d’exception. Aujourd’hui encore, Bowling repousse les frontières de la peinture. Son œuvre mêle géométrie, lumière, textures épaisses, pigments métalliques, toile cousue, collages, lavages à l’ammoniaque et gels acryliques. Depuis son atelier du sud de Londres, il continue d’explorer les possibilités infinies de la peinture, porté par une curiosité inépuisable et une rigueur sans compromis.

Frank Bowling : Collage ouvre le 22 mars 2025 et se tiendra jusqu’au 26 mai 2025 à Hauser & Wirth Paris.

©2025 Hauser & Wirth Paris