En 2019, Julie Leopold a décidé de redéfinir le modèle des foires d’art, portée par sa passion pour réunir artistes émergents et confirmés. En tant que fondatrice et PDG d’Enter Art Fair, son objectif était de créer un pont entre la scène artistique danoise et les galeries, collectionneurs et créateurs internationaux. Son parcours est guidé par un amour profond pour l’art et une volonté de créer un espace où des voix créatives diverses peuvent se rencontrer.

Fondatrice et PDG d’Enter Art Fair
©Davy Denke Rytter et Denke 2024
« L’art m’a toujours fascinée par sa capacité à exprimer des idées complexes, » explique-t-elle. « J’ai donc naturellement choisi une carrière qui me permettrait d’explorer ce monde en profondeur. » Son aventure ne commence pas avec Enter; pendant dix-huit ans, elle a organisé des salons lifestyle, ce qui l’a peu à peu orientée vers le secteur artistique. Inspirée par des foires emblématiques comme Art Basel et Frieze, Leopold a vu en Copenhague le futur épicentre de la scène artistique mondiale.
Consciente du potentiel de la ville, elle a fondé Enter Art Fair pour créer un rendez-vous annuel attirant les acteurs de l’art international, avec pour ambition de faire de Copenhague un carrefour incontournable. Aujourd’hui, la foire accueille plus de 96 galeries issues de plus de 20 pays, et attire 20 000 visiteurs dans le dynamique Lokomotivværkstedet, un espace de 10 000 m² au cœur de Copenhague.
Cette année, Enter a élargi son programme avec une nouvelle section dédiée à l’art numérique, explorant l’intersection entre technologie et création, sous la direction de Diana Velasco, responsable du programme artistique et du comité de sélection numérique. Parfaitement intégrée aux conférences, performances et débats, cette section réaffirme la volonté d’Enter d’être à l’avant-garde de l’innovation artistique.
La scène artistique de Copenhague puise ses racines dans une histoire culturelle riche, allant de l’Âge d’or danois du XIXe siècle aux mouvements contemporains. La ville a été marquée par des figures telles qu’Anna Ancher, associée au groupe des peintres de Skagen, l’artiste corporelle Kirsten Justesen et l’artiste contemporain Olafur Eliasson. Ses institutions, comme le Statens Museum for Kunst (SMK), Copenhagen Contemporary et Charlottenborg, reflètent un mélange d’influences nordiques et européennes, rendant la ville à la fois profondément danoise et connectée à l’international.
Enter Art Fair ne se contente pas de présenter les talents contemporains ; elle les inscrit dans le patrimoine créatif du Danemark. Après l’édition 2024, nous avons eu l’occasion de discuter avec Julie Leopold pour approfondir sa vision et le rôle de la foire dans l’émergence de Copenhague comme scène artistique internationale en pleine effervescence.
Bonjour Julie, merci de nous accorder cet entretien. Pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours et de votre entrée dans le monde de l’art, notamment durant les premières années d’Enter Art Fair ?
Julie Leopold: Mon parcours dans le monde de l’art a été à la fois une passion personnelle et une aventure professionnelle. J’ai toujours été fascinée par la capacité de l’art à transmettre des idées et des émotions complexes, et j’ai donc naturellement choisi une carrière qui me permettait d’explorer ce domaine plus en profondeur. Après avoir organisé des salons lifestyle pendant dix-huit ans et développé une passion pour le secteur artistique, j’ai été inspirée par des foires internationales de renom comme Art Basel et Frieze.
Au début d’Enter Art Fair, j’étais animée par le désir de créer une plateforme qui puisse combler le fossé entre artistes émergents et confirmés, ainsi qu’entre le monde de l’art traditionnel et des voix nouvelles et innovantes. Nous voulions défier les formats conventionnels des foires d’art en intégrant des expériences à la fois physiques et numériques. C’était une période où le monde de l’art évoluait rapidement, la technologie jouant un rôle de plus en plus important dans la création, la présentation et la vente d’œuvres. Nous avons vu l’opportunité de créer quelque chose de dynamique et inclusif, capable de résonner auprès d’un public plus large.
Les premières années ont été exigeantes mais incroyablement enrichissantes. Nous avons dû nous frayer un chemin dans une industrie compétitive, mais les retours positifs des artistes, des galeries et des collectionneurs ont confirmé que nous étions sur la bonne voie. C’est une aventure passionnante, et je suis fière de voir comment Enter Art Fair est devenu un événement respecté, favorisant la créativité et l’innovation. C’est désormais un rendez-vous incontournable dans le calendrier international de l’art.
En 2019, vous avez créé Enter Art Fair avec pour mission de faire de Copenhague un point de convergence créatif et commercial pour le monde de l’art. Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez été confrontée lors des premières étapes de la construction de la foire, et comment vos expériences précédentes, notamment avec Code Art Fair et BogForum, ont-elles influencé votre approche pour surmonter ces défis ?
Julie Leopold : Lancer Enter Art Fair en 2019 a été à la fois excitant et intimidant. Notre mission était de créer une plateforme dynamique qui servirait de point de convergence créatif et commercial pour le monde de l’art à Copenhague, mais comme tout projet ambitieux, cela a comporté son lot de défis.
L’un des principaux défis au départ a été de gagner la confiance et l’adhésion des galeries et des artistes, tant locaux qu’internationaux. Nous introduisions un nouveau concept sur un marché qui avait déjà ses foires d’art établies, donc convaincre les parties prenantes de tenter l’aventure a nécessité beaucoup de persévérance et une vision claire. Nous devions expliquer pourquoi Enter Art Fair était différent, comment il intégrerait des expériences numériques, proposerait des formats d’exposition innovants, et créerait des opportunités pour les artistes émergents aux côtés de noms plus établis.
Un autre défi important était de s’assurer que la foire résonne non seulement localement, mais aussi à l’échelle internationale. Copenhague a une scène artistique vibrante, mais nous devions positionner la foire comme un événement de portée mondiale. Cela nécessitait des partenariats stratégiques, une campagne de communication solide et une compréhension approfondie de la culture locale ainsi que du marché international de l’art.
Mes expériences précédentes avec Code Art Fair et BogForum ont été inestimables pour naviguer à travers ces défis. À Code Art Fair, j’ai appris l’importance de la sélection rigoureuse et de la qualité des galeries et des artistes, ce qui m’a aidée à façonner l’identité d’Enter Art Fair. Cette expérience m’a également enseigné les aspects logistiques et opérationnels de la gestion d’une foire d’art, de la sélection du lieu à la gestion des relations avec les exposants et les visiteurs.
BogForum, quant à lui, m’a apporté des insights sur l’organisation d’événements culturels de grande envergure avec une large portée publique. Cela m’a rappelé l’importance de l’accessibilité et de l’inclusivité, que j’ai veillé à intégrer dans la philosophie d’Enter Art Fair. Ces deux expériences ont mis en évidence l’importance de l’adaptabilité et de l’innovation, surtout face aux défis, et ces leçons ont été essentielles pour construire Enter Art Fair dès le début.
En fin de compte, il s’agissait de combiner ces expériences avec une vision forte et la capacité de répondre aux besoins évolutifs de la communauté artistique. Les défis ont été importants, mais ils ont finalement rendu Enter Art Fair plus résilient et tourné vers l’avenir.
Enter Art Fair a rapidement gagné en reconnaissance sur la scène artistique internationale en tant qu’espace progressiste pour l’expression artistique et catalyseur de l’industrie des arts à l’échelle mondiale. Pouvez-vous nous parler de votre vision pour la foire dans les années à venir ? Comment comptez-vous maintenir cet élan et renforcer l’impact de la foire sur la scène artistique internationale ?
Julie Leopold : Enter Art Fair s’est développée rapidement, et je suis extrêmement fière de la reconnaissance que nous avons acquise sur la scène artistique internationale. Cependant, ce n’est que le début de ce que j’imagine pour la foire. Pour l’avenir, ma vision est de continuer à faire évoluer Enter Art Fair comme un espace progressiste qui non seulement expose des œuvres d’art, mais crée aussi des liens significatifs au sein de la communauté artistique mondiale. Nous voulons repousser les limites, tant par les œuvres que nous présentons que par les expériences que nous offrons à nos visiteurs.
Avec Enter Art Fair au cœur de notre démarche, nous avons lancé les « 4 Days of Art » pour renforcer le statut de Copenhague en tant que hub artistique majeur et encourager les visiteurs à découvrir la scène dynamique de la ville, son design, sa mode et sa gastronomie.
Choisir d’implanter la foire au cœur de Copenhague a été crucial. Cela reflète l’énergie créative vibrante de la ville et contribue à son développement urbain, tout en enrichissant le tourisme local et international. Malgré notre croissance importante, notre mission reste la même : être un centre créatif et commercial pour les communautés artistiques danoise, scandinave et internationale.
Enter Art Fair est connue pour son soutien aux nouvelles technologies dans le secteur de l’art. Comment voyez-vous évoluer l’intersection entre art et technologie dans les années à venir ? Y a-t-il des innovations technologiques spécifiques qui, selon vous, auront un impact significatif sur la création, l’exposition ou la consommation de l’art dans les années à venir ?
Julie Leopold : Nous avons choisi le nom ‘ENTER’ pour inviter tout le monde à entrer dans le monde de l’art et encourager l’exploration et l’acquisition d’œuvres. Le nom fait également référence à la touche ‘ENTER’, symbolisant notre engagement à intégrer l’innovation numérique dans la scène artistique traditionnelle.
Cette année, nous sommes ravis de présenter une section dédiée aux galeries spécialisées dans l’art numérique, accompagnée d’un programme artistique qui met en avant le médium digital. Je vous encourage vivement à venir découvrir la convergence entre technologie et créativité, avec des œuvres numériques qui redéfinissent l’art contemporain. Le programme artistique, intitulé ‘Betwixt – Analogue and Digital Realms’ et dirigé par Diana Velasco, proposera une série de conférences, de performances et d’œuvres explorant l’IA, les NFTs et les interventions digitales. Le programme examine le concept de “phygital” en mêlant expériences physiques et numériques. Parmi les œuvres phares, on retrouve la pièce interactive sur webcam « Heartsleeves » de LoVid (États-Unis) et « Human Unreadable » du duo Operate (États-Unis), mettant en scène des motifs numériques génératifs et une chorégraphie algorithmique.
De plus, une performance unique créée spécialement pour Enter Art Fair sera présentée par un groupe d’artistes multimodaux français, dont la danseuse et chorégraphe Natacha Paguignon, la danseuse Kynsie Serre, le producteur de RA Maxime Touroute, la musicienne Odalie et quatre danseurs en réalité augmentée. Cette performance, présentée deux fois par jour, invite le public à utiliser une application gratuite pour vivre la convergence de l’art physique et numérique en quatre endroits spécifiques de la foire. Le programme de conférences abordera les tendances numériques émergentes et les initiatives muséales, avec des intervenants tels que Madeleine Pierpont du MOMA et Sabine Himmelsbach du House of Electronic Arts.
Vous êtes une fervente défenseuse de l’investissement dans l’art. Selon vous, qu’est-ce qui fait de l’art un investissement précieux dans le monde d’aujourd’hui ? Quels conseils donneriez-vous aux nouveaux collectionneurs pour constituer leur collection, en particulier sur un marché de plus en plus influencé par les tendances mondiales et les plateformes numériques ?
Julie Leopold : Je suis fière que les amateurs d’art danois, scandinaves et internationaux reviennent chaque année à Enter Art Fair. Nous accueillons tout le monde, des collectionneurs et institutions bien établis aux acheteurs novices. Il y en a pour tous les goûts à découvrir et à acquérir. En tant que plus grande foire internationale de Scandinavie,
nous avons une responsabilité envers nos partenaires, nos visiteurs et l’ensemble du secteur artistique. À Enter Art Fair, rester pertinent et engagé dans les tendances mondiales fait partie intégrante de notre identité. La sélection variée et la qualité exceptionnelle de nos galeries et œuvres reflètent notre engagement à plaire à nos visiteurs.
Notre comité sélectionne méticuleusement les galeries selon des standards internationaux, garantissant à la fois une qualité élevée et une représentation diversifiée à travers différentes disciplines, notamment la peinture, la sculpture, la céramique, le verre, les NFTs et la vidéo. Chaque aspect de notre foire est conçu pour améliorer l’expérience des visiteurs et favoriser ou renforcer les liens entre l’industrie artistique et les amateurs d’art.
Enter Art Fair a joué un rôle majeur dans la promotion de la scène artistique danoise et scandinave à l’international. Selon vous, quelles sont les caractéristiques uniques de cette scène artistique qui résonnent auprès du public mondial ? Comment travaillez-vous pour mettre en valeur et renforcer ces qualités à Enter Art Fair ?
Julie Leopold : Un aspect clé de notre stratégie est notre engagement à tracer notre propre voie plutôt que de simplement suivre les pratiques conventionnelles des foires d’art. Dès le début, j’ai accordé une grande importance au choix du lieu idéal pour créer une atmosphère dynamique, tant pour les exposants que pour les visiteurs. Nous veillons constamment à ce que la disposition et l’environnement soient fonctionnels, accueillants et engageants.
Notre approche scandinave, qui invite chacun à “entrer” dans le monde de l’art, résonne avec un public international. Chaque année, galeries, artistes, collectionneurs et amateurs d’art reviennent à la foire pour réseauter, trouver de l’inspiration et investir dans l’art. J’ai la chance de travailler avec une équipe exceptionnelle qui ne cesse de promouvoir l’innovation et d’encourager de nouvelles directions. Rester curieux, suivre les dernières tendances et s’adapter aux changements sociétaux sont essentiels à notre succès continu.
L’un des aspects clés d’Enter Art Fair est sa capacité à équilibrer succès commercial et expression créative. Comment assurez-vous que la foire reste un espace où les artistes établis et émergents peuvent prospérer sans compromettre l’intégrité artistique au profit du gain commercial ?
Julie Leopold : L’équilibre entre succès commercial et expression créative est effectivement un aspect central d’Enter Art Fair. Nous atteignons cet équilibre grâce à plusieurs approches stratégiques pour que la foire reste une plateforme dynamique où artistes établis et émergents peuvent s’épanouir, tout en préservant les valeurs d’intégrité artistique et d’innovation.
Une de nos initiatives principales est le programme artistique, accessible gratuitement au public. Dès le départ, il a été conçu pour remettre en question le concept traditionnel de la foire statique en incorporant des performances et des événements live qui interagissent avec l’espace de manière innovante. Par exemple, l’année dernière, l’artiste Mira Winding a parcouru la foire avec un chariot de supermarché, tandis que l’artiste d’origine américaine Nikima Jagudejav a réalisé une danse hybride dynamique pendant les quatre jours.
Pouvez-vous nous parler de votre collection personnelle, qui comprend des sculptures, des céramiques et des peintures ?
Julie Leopold : Je suis une passionnée d’art, et ma collection personnelle comprend tout, des peintures aux NFTs, en passant par les sculptures. Chaque année, je tombe amoureuse d’une nouvelle œuvre à Enter Art Fair, et j’ai hâte de voir ce que les galeries vont présenter. Je suis sûre que je rapporterai chez moi une ou deux nouvelles pièces à chérir.
Pourriez-vous nous parler des thèmes ou des artistes qui vous touchent particulièrement ? En quoi votre goût personnel influence-t-il la direction et la curation d’Enter Art Fair ?
Julie Leopold : Enter Art Fair sert de plateforme dynamique pour l’échange créatif et commercial, célébrée pour son approche innovante et son engagement envers l’excellence. Nous collaborons avec des leaders du secteur, dédiés à avoir un impact significatif dans le monde de l’art. Notre comité de curation sélectionne minutieusement les galeries selon des standards internationaux, garantissant une représentation diversifiée et de haute qualité dans diverses disciplines telles que la peinture, la sculpture, la céramique, le verre, les NFTs et la vidéo.
Le processus de sélection des candidatures est à la fois exaltant et exigeant. Nous nous efforçons de capter l’air du temps, et les galeries que nous acceptons doivent s’aligner avec cette vision et répondre à nos critères de qualité rigoureux. Nous investissons beaucoup de temps dans l’évaluation des nouvelles galeries pour déterminer leur adéquation avec notre foire et leur potentiel de réussite. Notre objectif est d’améliorer l’expérience des visiteurs et de renforcer les liens entre l’industrie artistique et les amateurs d’art, assurant le succès des galeries et de leurs artistes.
Pour revenir à l’impact culturel d’Enter Art Fair, avec plus de 20 000 visiteurs par an et une croissance exponentielle en seulement six ans, quel impact culturel pensez-vous que la foire a eu sur Copenhague et la région scandinave en général ? Comment voyez-vous cet impact évoluer à mesure que la foire continue de croître ?
Julie Leopold : En 2019, j’ai vu l’opportunité de créer une foire d’art qui réunirait galeries danoises et internationales avec collectionneurs, institutions, fondations et artistes du monde entier. J’étais convaincue que Copenhague était la ville idéale pour concrétiser cette vision. Notre foire a débuté dans un chapiteau de 3 000 m² sur Refshaleøen, avec 35 galeries internationales et 6 000 visiteurs. Aujourd’hui, nous accueillons plus de 96 galeries issues de plus de 20 pays et attirons plus de 20 000 visiteurs au Lokomotivværkstedet, un espace de 10 000 m² parmi les plus dynamiques de Copenhague. Cette croissance importante souligne notre succès à créer un environnement dynamique et engageant. Mon ambition était de faire de Copenhague une destination artistique mondiale, en créant un événement annuel qui attirerait la communauté artistique internationale au Danemark. Je suis donc ravie d’avoir lancé les « 4 Days of Art » pour poursuivre cette vision.
Je suis également fière de voir comment les galeries danoises et internationales se développent. La galerie Von Bartha illustre bien comment Enter Art Fair sert de porte d’entrée au marché de l’art scandinave. Après avoir participé à la foire en 2019, la galerie a ouvert un nouvel espace à Carlsberg Byen, l’un des quartiers les plus créatifs et en pleine régénération urbaine de Copenhague. Depuis, cette galerie est devenue une attraction importante et contribue à la revitalisation de la région. De plus, von Bartha représente l’artiste danoise Ursula Reuter Christiansen, qui aura une exposition personnelle au musée Arken en août. Depuis 1972, von Bartha est un acteur incontournable d’Art Basel et, en 2023, elle a dédié sa participation et deux expositions personnelles à Bâle et Copenhague à Christiansen.
En tant que femme leader dans le secteur artistique, comment percevez-vous le rôle des femmes dans l’avenir de ce domaine ? Avez-vous rencontré des défis spécifiques liés au genre au cours de votre carrière, et comment les abordez-vous au sein de votre organisation et dans la communauté artistique plus large ?
Julie Leopold : Je pense que tous les genres jouent un rôle crucial dans la construction de l’avenir. Nous apportons tous des perspectives diversifiées, des idées innovantes et une approche unique de la direction et de la créativité, qui sont essentielles à l’évolution et à l’enrichissement du monde de l’art. La diversité est vitale pour innover, promouvoir l’inclusivité et favoriser une industrie plus équitable. Au sein de mon organisation, je m’efforce de créer un environnement inclusif et bienveillant où toutes les voix sont entendues et valorisées. En défendant ces valeurs, nous pouvons contribuer à un secteur artistique plus dynamique et inclusif où chacun a la possibilité de s’épanouir.
Concernant l’avenir d’Enter Art Fair après la pandémie, la pandémie mondiale a profondément impacté le secteur artistique. Comment Enter Art Fair s’est-il adapté aux défis posés par la pandémie, et quels changements durables envisagez-vous pour les foires d’art et les expositions dans un monde post-pandémique ?
Julie Leopold : Lancer une foire d’art entièrement nouvelle en moins de six mois en 2019 a été un défi. L’année suivante, la pandémie a apporté des obstacles supplémentaires avec ses restrictions. Notre succès à surmonter ces difficultés est en grande partie dû à notre adaptabilité en tant que foire jeune et dynamique, toujours à la recherche de solutions et d’approches innovantes. Chaque défi est devenu une opportunité de peaufiner notre stratégie et de nous assurer de continuer à évoluer plutôt que de stagner. À Enter Art Fair, nous nous engageons à embrasser les changements de la société et à continuer d’innover pour répondre aux besoins évolutifs du monde de l’art. Nous continuons de travailler avec les acteurs clés de l’industrie, et ensemble nous forgeons un chemin significatif pour le monde de l’art international.
Y a-t-il des artistes émergents que nous devrions absolument suivre de près ?
Julie Leopold : Il y en a tellement à mentionner. Je vous encourage vivement à suivre notre Instagram et à vous abonner à notre newsletter. Nous y partageons beaucoup d
‘aperçus, des coulisses et bien plus encore tout au long de l’année. Pendant la foire, je vous invite également à découvrir notre Jardin des Sculptures et la section Jeune Galerie, qui incluent toujours des œuvres surprenantes de la part d’artistes incroyables.
Enfin, pourriez-vous nous partager votre philosophie directrice pour votre carrière et votre compréhension de l’importance fondamentale de l’art dans votre vie et votre parcours professionnel ?
Julie Leopold : Ma philosophie directrice repose sur la conviction que l’art a le pouvoir de connecter, d’inspirer et de transformer à la fois les individus et les communautés. Tout au long de ma carrière, je me suis concentrée sur la création de plateformes qui rassemblent des voix et des perspectives diverses, favorisant le dialogue et la compréhension à travers l’expression artistique et les échanges commerciaux.

Rédacteur collaborateur qui chronique le joyeux chaos de l’art contemporain — quand il peut s’y rendre. Survit grâce aux vernissages, aux opinions, une galerie, une œuvre à la fois. Considère l’espresso comme un repas.