Richard Koh : Au-delà de la possession, une mémoire à (re)construire, un art d’Asie du Sud-Est à façonner

Richard Koh : Au-delà de la possession, une mémoire à (re)construire, un art d’Asie du Sud-Est à façonner

Une collection est plus que la somme de ses œuvres : elle reflète l’âme de celui qui la constitue. Elle incarne à la fois des frontières et des fulgurances, suscite la curiosité, éveille les émotions, et surtout, alimente le dialogue. Une collection ne vit pleinement que lorsqu’elle est partagée, perçue, ressentie. Elle ne peut exister dans l’isolement.

J’ai toujours été passionné par l’histoire et les questions culturelles. J’ai commencé à collectionner lorsque je vivais à Londres, au milieu des années 1980, à une époque où les musées étaient particulièrement accessibles

Richard Koh

Richard Koh l’a compris depuis longtemps. À la fois galeriste et collectionneur, sa passion ne réside pas dans la possession, mais dans l’engagement. Pour lui, l’art est un dialogue – un médium de récit, un vecteur d’identité, un acte de transmission culturelle. Depuis la fondation de Richard Koh Fine Art (RKFA) en 2005, il ne s’est pas contenté de bâtir une galerie ; il a créé une véritable plateforme pour les artistes d’Asie du Sud-Est. Avec des espaces à Singapour, Bangkok et Kuala Lumpur, RKFA établit un pont entre les talents émergents et la reconnaissance internationale. Au fil des années, Koh a collaboré avec des artistes majeurs tels que Natee Utarit et Genevieve Chua, dont les pratiques ont marqué le discours contemporain dans la région.

Pour Koh, la curation est avant tout une affaire de relations humaines et de compréhension profonde. Il ne s’agit pas seulement d’exposer, mais de faire ressentir, de faire sens. Chaque exposition tisse un récit qui reflète l’évolution constante du paysage artistique d’Asie du Sud-Est. Il appelle cela ses « paysages de la mémoire » – un principe fondateur qui privilégie l’émotion, la résonance, et la durabilité du regard. Sa collection personnelle illustre pleinement cette approche.

« Ma collection a toujours été guidée par une résonance émotionnelle profonde. Certaines œuvres me touchent de façon indicible, et le fait de les explorer au fil du temps fait partie intégrante de mon parcours de collectionneur », confie Koh.

En janvier dernier, The Private Museum de Singapour a offert un rare aperçu de son univers avec l’exposition « Of Dreams and Contemplation: I Am All but a Story – Collection of Richard Koh ». Présentée à l’occasion de la Singapore Art Week 2025, cette exposition propose une plongée intime dans son cheminement en tant que collectionneur et galeriste.

Mais l’influence de Koh dépasse largement les murs de ses galeries. Depuis des décennies, il agit en véritable catalyseur d’une scène artistique sud-est asiatique interconnectée, prônant la collaboration plutôt que la compétition.

Par le biais d’échanges culturels et de dialogues ouverts, il a contribué à faire rayonner l’art de la région sur la scène internationale. En vingt ans, Koh n’a pas seulement façonné le marché de l’art d’Asie du Sud-Est ; il a transformé la manière dont celui-ci est perçu. En plaçant l’intégrité artistique avant les impératifs commerciaux, il a su créer un espace où l’art demeure ce qu’il a toujours été : un acte d’expression profonde, un miroir de la vie elle-même. Grâce à lui, l’art est vu, entendu, ressenti.

Nous avons rencontré Richard Koh pour en savoir plus sur son processus curatorial, sa collection personnelle, et sa vision de l’avenir de l’art contemporain.

Bonjour Richard, merci de prendre le temps de discuter avec nous. Pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le monde de l’art et de ce qui vous a poussé à commencer une collection ?

Richard Koh : J’ai toujours été attiré par l’histoire et les questions culturelles. J’ai commencé à collectionner lorsque je vivais à Londres, au milieu des années 1980. Les musées y étaient très accessibles, et je passais tout mon temps libre à les visiter, à découvrir les dernières expositions. C’est vraiment là que tout a commencé pour moi.

Votre collection a été décrite comme un « puzzle » d’expériences personnelles. Comment conciliez-vous cette approche profondément intime avec la portée culturelle et historique des œuvres que vous acquérez ?

Richard Koh : Ma collection a toujours été guidée, avant tout, par une résonance émotionnelle profonde. Parfois, certaines œuvres résonnent en moi d’une manière inexplicable, et le fait d’en explorer les différentes strates au fil des années fait partie intégrante de mon parcours de collectionneur.

Comme je considère la collection comme une démarche personnelle, je ne me suis jamais vraiment interrogé sur la portée culturelle ou historique des œuvres que j’acquiers. Il arrive parfois que l’on achète une œuvre dans le présent, et qu’elle devienne, presque par hasard, une pièce importante avec le temps.

Votre prochaine exposition à The Private Museum, à Singapour, « Of Dreams and Contemplation: I am All but a Story – Collection of Richard Koh », met en lumière votre collection personnelle. Que pourront découvrir les visiteurs, et certaines œuvres seront-elles présentées pour la première fois ?

Richard Koh : C’est assez intimidant de dévoiler ma collection, car elle est extrêmement personnelle — c’est un peu comme exposer mon moi intérieur au regard du public. Cette collection est en quelque sorte une biographie visuelle de ma vie et de mon parcours. Pour être honnête, je ne sais pas vraiment à quoi s’attendent les visiteurs… Je dirais qu’ils découvriront différentes étapes et saisons de ma vie, des moments marquants comme des instants de silence.

D’une certaine manière, c’est presque une forme de récit non fictionnel, ou une autobiographie, à travers les œuvres — le reflet de la personne derrière la collection. Et oui, certaines pièces seront exposées pour la toute première fois à Singapour.

En tant qu’acteur clé de la reconnaissance internationale de l’art d’Asie du Sud-Est, comment trouvez-vous l’équilibre entre la réussite commerciale et la représentation culturelle ?

Richard Koh : C’est difficile, et parfois un véritable combat. Cela dit, je ne pense pas que la représentation culturelle soit incompatible avec une certaine réussite commerciale. C’est un équilibre subtil à trouver. Il faut savoir utiliser les outils à notre disposition pour créer les bonnes opportunités permettant aux artistes d’Asie du Sud-Est de se développer à l’échelle internationale.

C’est pourquoi il est essentiel de cultiver des réseaux solides, de garantir un accès à des plateformes adaptées, et surtout, de garder un esprit ouvert. C’est ainsi que nous pouvons accompagner les artistes aux voix singulières et les aider à grandir.

Ressentez-vous parfois le poids de représenter la voix d’une région entière sur les scènes internationales ?

Richard Koh : Oui, à chaque fois que nous sortons de la région, je le ressens. Il y a une forme de pression, bien sûr. Mais je suis aussi honoré de porter cette responsabilité — de défendre et de faire avancer quelque chose en quoi je crois profondément.

Vous avez collaboré avec des artistes influents comme Natee Utarit et Genevieve Chua. Quelle est votre approche pour repérer et accompagner des artistes ? Recherchez-vous des qualités particulières au-delà de la maîtrise technique ou de l’esthétique ?

Richard Koh : Depuis le Covid, je recherche avant tout l’humilité — mais aussi une flamme intérieure chez l’artiste, cette volonté réelle d’avancer. Il faut du temps pour accompagner un artiste local dans cette région, car il existe peu de modèles solides de bonnes pratiques ou de gouvernance auxquels ils peuvent se référer ou s’adapter. C’est l’un des défis majeurs : l’écosystème artistique ici reste encore partiellement sous-développé sur certains plans.

Nous avons accompagné un certain nombre d’artistes, mais le succès reste rare — et parfois, dès qu’un artiste en a un avant-goût, il devient difficile pour lui de rester ancré dans sa pratique. Pourtant, pour perdurer dans le monde de l’art, il faut garder les pieds sur terre et ne jamais perdre de vue sa trajectoire.

Le marché de l’art en Asie du Sud-Est a beaucoup évolué au fil des années. Comment percevez-vous cette évolution, notamment en ce qui concerne l’équilibre entre les esthétiques régionales et les tendances artistiques mondiales ?

Richard Koh : Oui, il a beaucoup évolué ces trente dernières années. Le gouvernement singapourien a joué un rôle moteur dans ce développement, notamment avec l’ouverture du Singapore Art Museum et son soutien actif aux foires d’art organisées dans la ville. Cela a offert une voix et des plateformes plus visibles aux artistes de la région.

L’Asie du Sud-Est possède un langage visuel unique, qui reste encore très spécifique à chaque pays, à chaque contexte géographique — et c’est justement ce qui fait sa richesse. C’est cette diversité qui rend l’art d’Asie du Sud-Est si particulier. Je ne pense pas que l’art visuel doive se contenter d’imiter les tendances globales.

Promouvoir les artistes d’Asie du Sud-Est à l’international comporte certainement son lot de défis. Avez-vous été confronté à des idées préconçues ou à des biais, et comment les surmontez-vous pour que les voix des artistes soient entendues de manière authentique ?

Richard Koh : Oui, il y a beaucoup de défis, et je pense qu’ils sont principalement liés à un manque de connaissance géographique. Il existe une réelle méconnaissance de la région de la part des territoires dits « développés » — ceux qui, historiquement, ont eu le pouvoir d’écrire le canon de l’histoire de l’art.

Beaucoup ne savent toujours pas situer l’Asie du Sud-Est, ou n’en ont qu’une vision très exotisée, façonnée par Hollywood et les médias occidentaux dominants. C’est quelque chose que nous rencontrons régulièrement. Et au-delà du simple partage du contexte autour de la pratique d’un artiste, nous devons souvent élargir le propos et expliquer l’histoire et les dynamiques culturelles de l’Asie du Sud-Est dans son ensemble. C’est indispensable pour que la voix de l’artiste soit traduite de manière juste et authentique à un public international.

À une époque où l’art est de plus en plus considéré comme un actif financier, comment incitez-vous les collectionneurs à s’y engager comme une forme d’enrichissement culturel et intellectuel, plutôt qu’un simple placement ?

Richard Koh : Nous ne sommes pas une galerie « tendance », ni perçue comme telle, ce qui fait que nous recevons rarement des questions de la part de collectionneurs sur l’art en tant qu’investissement financier. Notre priorité, c’est vraiment d’accompagner les collectionneurs, de les aider à créer des liens sincères avec l’art, et à construire progressivement une collection personnelle qui résonne avec leur parcours et leurs émotions.

Nous les encourageons toujours à ne pas envisager l’art comme un investissement au sens classique, mais plutôt comme un investissement en eux-mêmes — une manière de tisser une vie émotionnellement riche, de nourrir leur créativité.

J’espère aussi ouvrir un dialogue plus accessible avec les nouveaux collectionneurs. Je dis souvent que collectionner de l’art, c’est investir dans l’émotion, pas dans la spéculation.

Vous avez évoqué la dimension thérapeutique de la collection d’art. Dans un monde de plus en plus digital, comment percevez-vous l’évolution du rôle des collections physiques — à la fois sur le plan personnel et dans le paysage culturel plus large ?

Richard Koh : Nous devons avancer avec notre époque, et nous adapter — le changement est inévitable. Il viendra un moment où l’art sera littéralement à portée de clic. Même si la demande connaît des hauts et des bas, je ne pense pas que l’art puisse un jour devenir obsolète. L’humanité crée de l’art depuis des milliers d’années : pour documenter, pour exprimer des émotions, pour raconter des histoires.

Bien que les formats et les médiums évoluent sans cesse, à mon sens, rien ne remplacera jamais l’expérience de voir une œuvre en personne. Aucune technologie ne peut reproduire l’énergie et les émotions qui vous traversent lorsque vous vous tenez face à une œuvre. C’est un frisson presque magique, impossible à mettre en mots — et difficile à ressentir face à des œuvres purement numériques ou immatérielles.

Vous avez exprimé des inquiétudes quant au fait que certains jeunes artistes restent « bloqués » dans des langages esthétiques anciens. Comment des galeries et des collectionneurs comme vous peuvent-ils encourager l’innovation sans pour autant aliéner les publics plus établis ?

Richard Koh : Oui, parce que l’art contemporain d’Asie du Sud-Est reste encore relativement jeune. Avec le changement générationnel en cours, tout évolue. Malheureusement, ces transformations peuvent déstabiliser certains collectionneurs plus établis, tandis que ceux qui sont plus ouverts d’esprit saisissent l’occasion de se réinventer et d’élargir leurs horizons.

Ce changement ouvre aussi la porte à une nouvelle génération de collectionneurs, qui apporte avec elle une énergie différente, des idées nouvelles et une autre vision de ce que peut signifier collectionner aujourd’hui et demain.

Nous encourageons l’innovation en incitant nos artistes à penser sur le long terme — à ne pas simplement réagir aux tendances ou adapter leur travail aux goûts des collectionneurs établis — mais à explorer des thèmes dans leur pratique qui peuvent conserver leur résonance dans le temps.

Promouvoir les artistes d’Asie du Sud-Est à l’échelle mondiale comporte sans doute son lot de défis. Avez-vous été confronté à des idées préconçues ou à des biais, et comment les surmontez-vous pour que les voix des artistes soient entendues de manière authentique ?

Richard Koh : Oui, les défis sont nombreux, et je pense qu’ils sont en grande partie liés à un manque de connaissances géographiques. Il y a un réel déficit de compréhension de la part des territoires dits « développés », ceux qui ont eu le privilège d’écrire le canon de l’histoire de l’art.

Beaucoup ne savent toujours pas vraiment ce qu’est l’Asie du Sud-Est, ou bien ils n’en ont qu’une vision extrêmement exotisée, façonnée par Hollywood et les grands médias occidentaux. C’est une situation que nous rencontrons souvent. Au-delà du contexte spécifique à la pratique de chaque artiste, nous devons aussi transmettre une compréhension plus large de l’Asie du Sud-Est et de son histoire, afin que la voix de l’artiste soit traduite de manière juste et authentique auprès d’un public international.

À une époque où l’art est de plus en plus considéré comme un actif financier, comment incitez-vous les collectionneurs à s’y engager comme une forme d’enrichissement culturel et intellectuel, plutôt qu’un simple placement ?

Richard Koh : Nous ne sommes pas une galerie « tendance » ou perçue comme telle, ce qui fait que nous avons moins de collectionneurs qui nous posent des questions sur l’art comme investissement. Nous croyons sincèrement à l’importance d’accompagner les collectionneurs, de les aider à tisser des liens avec les œuvres, et à construire peu à peu une collection personnelle qui résonne profondément avec eux.

Nous les encourageons toujours à ne pas considérer l’art comme un investissement en soi, mais plutôt comme un moyen de tisser une vie émotionnelle riche, qui les engage sur le plan créatif. Par ailleurs, j’espère ouvrir un dialogue plus accessible avec de nouveaux collectionneurs. Je dis souvent à toute personne qui souhaite commencer à collectionner que l’art est un investissement émotionnel, pas un placement financier.

Vous avez parlé de la valeur thérapeutique de la collection d’art. Dans un monde de plus en plus numérique, comment voyez-vous évoluer le rôle des collections physiques — à la fois sur le plan personnel et dans le paysage culturel plus large ?

Richard Koh : Nous devons avancer avec notre époque, le changement est inévitable. Il viendra un moment où l’art ne sera plus qu’à un clic. Et même si la demande peut fluctuer, je ne pense pas que l’art puisse un jour devenir obsolète. L’humanité crée de l’art depuis des milliers d’années — pour documenter, pour transmettre des émotions, pour raconter des histoires.

Bien que les formats et les médiums évoluent constamment, à mes yeux, rien ne remplacera jamais l’expérience de voir une œuvre en personne. Rien ne peut reproduire l’énergie et les émotions qui vous enveloppent lorsque vous vous tenez devant une œuvre. C’est une sensation presque magique, difficile à exprimer avec des mots — et difficile à retrouver avec des formes d’art purement numériques ou immatérielles.

Vous avez exprimé des inquiétudes quant au fait que certains jeunes artistes restent « enfermés » dans des langages esthétiques anciens. Comment des galeries et des collectionneurs comme vous peuvent-ils encourager l’innovation sans aliéner les publics plus établis ?

Richard Koh : Oui, parce que l’art contemporain en Asie du Sud-Est est encore relativement jeune. Avec le changement générationnel en cours, tout évolue. Malheureusement, ces transformations peuvent éloigner certains collectionneurs plus âgés ou établis, tandis que ceux qui sont plus ouverts trouvent, eux, des moyens de s’adapter et d’élargir leur regard.

Ce changement permettra aussi l’émergence d’un nouveau public, porteur d’une énergie et d’idées nouvelles, ainsi qu’une vision différente de ce que signifie collectionner aujourd’hui et pour les générations futures. Nous encourageons l’innovation en incitant nos artistes à penser à long terme — à ne pas céder aux tendances du moment ni à vouloir plaire aux collectionneurs établis — mais à explorer dans leur pratique des thématiques capables de garder leur résonance dans le temps.

Dans la mesure où vous affirmez que « l’art est le témoin de l’époque dans laquelle nous vivons », comment votre collection et le programme de votre galerie reflètent-ils — ou remettent-ils en question — les enjeux sociopolitiques actuels en Asie du Sud-Est ?

Richard Koh : Ma collection continuera à évoluer avec moi. Parce qu’elle est profondément personnelle, elle devient pour moi une manière de chroniquer la vie, de l’enregistrer au fil du temps. Quant au programme de la galerie, nous nous efforçons également d’évoluer avec notre époque, en cherchant des voix diverses qui reflètent le moment présent, l’histoire en train de s’écrire.

Les questions sociopolitiques ne concernent pas uniquement l’Asie du Sud-Est ; ce sont des enjeux mondiaux, qui se manifestent partout avec des nuances propres à chaque culture, chaque contexte historique. Et je suis convaincu que les artistes et les galeries y répondront de manière instinctive et nécessaire.

Le modèle traditionnel de la galerie est de plus en plus remis en question par les foires d’art, les plateformes en ligne et une nouvelle génération de collectionneurs en quête d’accessibilité. Comment imaginez-vous l’évolution des galeries comme RKFA au cours de la prochaine décennie pour rester pertinentes et impactantes ?

Richard Koh : À mesure que l’art devient une marchandise, les petites galeries comme la nôtre rencontrent de plus en plus de difficultés à naviguer dans l’univers des foires dites « internationales » et à répondre à cette pression d’être présentes partout, tout le temps, pour rester visibles. Les collaborations entre galeries, que l’on voit émerger aujourd’hui, peuvent fonctionner à court et moyen terme, mais sur le long terme, je pense qu’un retour à des formats plus locaux, personnalisés et de niche pourrait s’avérer plus durable.

Avec Internet aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de voyager sans cesse pour voir de l’art. Dans un monde globalisé — et un monde de l’art lui aussi mondialisé — il devient d’autant plus crucial de donner du sens à ce que l’on propose. L’art s’épanouit dans la qualité, pas dans la quantité — et c’est ce que nous cherchons à transmettre à travers la qualité des œuvres, de l’expérience, et de la relation humaine.

Richard Koh Fine Art a été une plateforme d’expérimentation, de croissance et de rencontre pour les artistes. En regardant votre parcours, quel héritage souhaitez-vous laisser à l’art d’Asie du Sud-Est, et comment voyez-vous votre rôle dans la construction de son avenir ?

Richard Koh : Ce qui distingue Richard Koh Fine Art, c’est notre volonté de prendre des risques — notamment en soutenant des artistes émergents, parfois encore inconnus. J’aime dire que nous soutenons les “outsiders”. Nous avons souvent accompagné des artistes peu connus, en leur ouvrant des portes, en leur offrant une plateforme régionale ou internationale pour qu’un public plus large, y compris les collectionneurs, puisse découvrir leur travail.

J’espère que la prochaine génération de jeunes galeries dans la région saura reconnaître ce que mes pairs et moi avons réussi à construire pour l’art d’Asie du Sud-Est — et que, grâce à toutes les opportunités qui s’offrent aujourd’hui, elle poursuivra cette dynamique, en allant encore plus loin.

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